Le marché de gros, un acteur essentiel de notre environnement

Publié le 14/02/2022

Les marchés de gros sont des lieux dans lesquels des fournisseurs de biens alimentaires ou non alimentaires (les grossistes) vendent leurs produits à leurs clients professionnels (commerçants, restaurateurs…). 

En France, depuis 1953, la plupart des marchés de gros ont un statut particulier accordé par les pouvoirs publics. Ils sont alors, appelés Marchés d’Intérêt National (M.I.N.). 

Ces plateformes d’échange s’inscrivent dans un modèle économique plus durable et plus local et jouent un rôle essentiel en tant que vitrine de la diversité et de la qualité de production de nos terroirs. 

 

Le marché de gros, un acteur majeur de l’économie  

 

Véritable circuit économique alternatif à celui de la Grande Distribution, la particularité du marché de gros est qu’il prône le modèle de commercialisation en circuit court, c’est-à-dire un circuit de distribution dans lequel intervient au maximum un intermédiaire ente le producteur et le consommateur. Les circuits courts sont préférés afin de réviser nos modes de production et de consommation dans le cadre du développement durable. 

 

Cela permet, alors, de réunir toutes les offres et demandes concernant un produit donné. Il est donc plus facile de réglementer et de contrôler les prix. Sans compter la forte réduction des coûts de transport et de manutention. 

 

Le marché de gros est le point essentiel de ravitaillement pour les métiers de bouche et de restauration. La grande qualité des produits est le mot d’ordre pour satisfaire les clients. De plus, les grossistes assurent la toute fraîcheur de leur offre en respectant des conditions d’hygiène irréprochables. 

 

Selon le rapport d’activité de la fédération des marchés de gros, sur l’exercice 2019-2020, fait état de 25 M.I.N. à l’origine de 5,2 tonnes de produits frais commercialisés pour un chiffre d’affaires de 14,7 milliards d’euros et générateurs de 137 000 emplois directs et indirects. 

 

Le marché de gros, un acteur social et environnemental  

 

Outre le modèle de commercialisation qui apporte une réponse aux enjeux du développement durable, les marchés de gros mettent en place différentes alternatives vertes afin de valoriser leurs déchets (notamment organiques).  

 

Depuis 2019, le Marché d’Intérêt National (MIN) de Nantes a profité de son déménagement pour ériger un nouveau centre de tri. Celui-ci incombe un nouveau processus de tri, c’est-à-dire, que sont différenciés les légumes encore consommables de ceux qui ne le sont plus. Ces-derniers sont déversés dans une benne de biodéchets qui, une fois pleine, est acheminée à l’unité de méthanisation afin de transformer son contenant en biogaz. Ainsi, ce sont 655 tonnes de déchets organiques traitées qui participent à la production de 290 000 kilowattheures de gaz soit l’équivalent de 61 foyers par an.  

  

La valorisation se fait aussi par le don et la redistribution auprès d’associations pour nourrir les plus démunis. Le marché matinal a lancé, depuis 2015, le projet DREAM (distribution et récupération d’excédents à Mabru) visant à récupérer les fruits et légumes frais invendus auprès des locataires et autres fournisseurs du MIN et à redistribuer le tout à des associations bruxelloises actives dans le domaine de l’aide alimentaire.  

En 2020, Mabru affiche, avec sa centaine d’associations partenaires (restaurants sociaux, épiceries sociales, distribution de colis…), un bilan de 600 tonnes de fruits et légumes redistribués soit l’équivalent de 10 000 personnes alimentées. 

 

De même, certains marchés de gros établissent une collaboration avec des chantiers d’insertion. Comme c’est le cas avec ANDES, une association à la tête d’un réseau de 350 épiceries solidaires adhérentes et qui a mis en place 4 chantiers d’insertion dans les Marchés d’Intérêt National de Rungis, de Lille, de Marseille et de Perpignan.  

Ces chantiers de Marianne ont pour vocation de collecter auprès des grossistes les fruits et légumes invendus, de les valoriser et de les livrer aux épiceries solidaires adhérentes du réseau. Ce travail est réalisé par des salariés en parcours d’insertion professionnel qui sont encadrés par les équipes ANDES.  

En 2011, le Potager de Marianne a distribué 741 tonnes de fruits et légumes et a accueilli 35 personnes.   

 

Le marché de gros, un incubateur de projets innovants  

 

Les marchés de gros sont aussi ouverts à accueillir des projets innovants dans le souci de réinventer l’industrie alimentaire.  

 

Dans cette optique, le M.I.N. de Bordeaux Brienne, accueille depuis 2017, l’entreprise Bee&Co qui a lancé la Biobeebox, un méthaniseur autonome qui prend la forme d’un containeur afin de transformer les déchets organiques en gaz et en compost. En proposant une surface plus limitée par rapport à des unités de méthanisation, le but est à la fois de s’intégrer plus facilement au paysage urbain et de prôner le circuit court en s’implantant au plus près des lieux de production. 

 

Autrement, c’est un projet original que porte, depuis 2018, le Marché d’Intérêt National d’Avignon. Le marché de gros collabore avec Biomimetic, une entreprise qui propose une valorisation des bio-déchets via la production de masse d’insectes. Ce procédé se nomme l’entomoconversion. L’entreprise a développé une technologie innovante « InCUBE® » qui permet la valorisation des bio-déchets via l’entomoconversion.  

Ce procédé utilise un insecte, la mouche soldat noire (MSN), pour transformer les biodéchets.  A la fin du processus, deux produits sont obtenus : des larves et du fumier d’insectes. Les larves renferment de nombreuses substances intéressantes à la fois pour la nutrition animale (protéines, lipides, glucides…) mais aussi pour les secteurs pharmaceutiques ou cosmétiques. Le fumier d’insectes présente, quant à lui, des caractéristiques agronomiques riches et sert d’engrais bio. Un système qui permet donc de maximiser la valorisation des biodéchets. 

 

 

 

 

 

Pour résumer, le marché de gros est un acteur majeur de notre économie avec des préoccupations tant sur le plan social, environnemental et technologique, sans oublier son rôle primordial de garant du bien manger. Sans doute le marché de gros rassemble des disciples d’Hippocrate qui soutenait que ton aliment soit ta seule médecine“. 

 

 

Sources : 

 

Rapport d’activité Andes 2020 

Rapport annuel 2020 de Mabru 

Rapport d’activité 2019-2020 de la fédération des marchés de gros  

https://www.biobeebox.fr/project/deforestation/ 

https://www.biomimetic.fr 

 

Rédacteur :  Baptiste Lekieffre– Responsable Commercial chez AMS Conseil et Étudiant en Master 1 Finance.

 

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