Publié le 21/10/2020
Avec un niveau d’activité revenu en septembre à un seuil de 95%, égal à celui d’avant crise, l’économie française a su relever la tête grâce aux mesures de l’État visant à relancer l’activité. Néanmoins, les nombreux emplois supprimés, estimés à 800 000 d’ici la fin de l’année, et un taux d’endettement estimé à 117,5% fin 2020, constituent des menaces importantes pour l’économie future. Alors, comment la crise sanitaire a-t-elle impactée les différents secteurs de l’économie ? Voici un tour d’horizon des changements provoqués par la Covid-19.
La distribution propulsée à l’ère du digital
Boostés par le confinement durant lequel les surfaces de distribution alimentaire étaient les seules entreprises autorisées à rester ouvertes, les produits alimentaires ont connu une demande en progression constante, avec une hausse des ventes de 10% pendant le confinement. Ces tendances de consommation ont profité aussi bien aux vendeurs locaux qu’aux hypermarchés. L’e-commerce a progressé de 3% depuis le début de l’année soit une hausse de 33% par rapport à l’an dernier sur la même période. Cela montre que le e-commerce s’ancre de plus en plus profondément dans nos habitudes de consommation, concernant des secteurs jusqu’alors peu impliqués. Ces données laissent à penser que cette progression s’inscrira dans la durée.
Malgré un essor important de la distribution non alimentaire après le confinement, elle n’est pas amenée à connaître une nouvelle période de prospérité. Déjà affectée par les nombreux mouvements sociaux, dont celui des gilets jaunes, ainsi que par un pouvoir d’achat décroissant, le secteur est particulièrement menacé. Le chômage partiel instauré par les entreprises et soutenu par l’État prendra, inévitablement fin à un moment, affectant ainsi les entreprises et les salariés. Désormais, de nombreuses entreprises doivent composer avec des problèmes de trésorerie dans un marché toujours plus concurrentiel, exacerbé par les tendances de consommation en ligne.
L’industrie dépendante des mesures préventives de l’État
La demande en biens de consommation est en nette augmentation depuis la réouverture des commerces et la reprise de la production, même si les industries ne réalisent que 35% de leur chiffre d’affaires habituel sur cette période. C’est souvent lors de crises que les industries montrent leur vulnérabilité. En effet, les niveaux de production de 2019 n’avaient pas encore rattrapé ceux de 2007. Face à cette situation, bon nombre d’entreprises misent sur la qualité de leurs produits pour se démarquer.
La fermeture des établissements de restauration de Mars à Mai a également créé un manque à gagner important pour les grands groupes agroalimentaires. Les de l’agro-alimentaire. Par exemple, les fabricants de boissons se retrouvent avec une perte potentielle de 2 milliards d’euros sur l’année. La production chute ainsi de 7,8% : un record sur ces trente dernières années. Les grandes villes, qui sont aujourd’hui considérées comme des zones actives de la propagation de la Covid-19, telles que Paris, Bordeaux ou Marseille, entravent le processus de reprise de l’activité du secteur. Les restaurants et autres magasins ne s’approvisionnent toujours pas normalement.
Les services : grands perdants de la crise sanitaire
Le tourisme et les loisirs vivent des conséquences difficiles : entre mesures restrictives, incertitudes sur l’avenir, et craintes des consommateurs, l’impact économique est puissant. Après une chute de chiffre d’affaires records en 2020, de 25,5%, l’année 2021 ne présage pas un rebond suffisant pour combler les déficits en matière de trésorerie.
Les services aux entreprises connaissent des situations très différentes en fonction de leur domaine. Ceux ne pouvant pas être fait en interne connaîtront toujours une période de croissance, tandis que les autres souffriront bien plus, comme les cabinets de conseil. Globalement, l’investissement des entreprises pour ces services connait une nette baisse de 22% pour l’année 2020, avant de croître à nouveau de 15% en 2021 selon les estimations.
L’immobilier et les matériels de transport en pleine réorganisation
L’immobilier a su s’adapter après la crise pour reprendre un rythme d’activité similaire à ce qu’il était il y a quelques mois. La reprise de l’activité a été plus rapide que ce que laissaient entendre les prévisions, ce qui laisse entrevoir un rebond marqué en 2021. Toutefois, les coûts engendrés par la baisse de la productivité et une hausse des dépenses, à hauteur de 10 à 20% du coût global des chantiers, affecte les trésoreries du secteur.
Difficile alors d’anticiper les évolutions économiques du secteur pour 2021, les permis de constructions et les crédits accordés aux consommateurs n’étant plus délivrés aussi facilement qu’autrefois.
Après un confinement ayant marqué l’arrêt quasi-total de l’activité industrielle, l’automobile et l’aéronautique sont des secteurs qui souffrent, marqués par une baisse de production de 25%. Plusieurs sites ferment et des grands groupes se trouvent dans l’obligation de licencier massivement. A titre d’exemple, le géant Airbus a d’ores et déjà supprimé 15000 emplois et perdu 50% de son carnet de commande. Quant aux secteurs de constructions ferroviaires et navales, ils s’en sortent presque sans séquelle avec un taux de production similaire à celui du premier trimestre de l’année.
Toujours sous la menace de la propagation de la Covid-19, c’est l’économie tout entière qui est obligée de s’adapter en composant avec pouvoir d’achat diminuant de 0,5% en 2020. L’innovation en matière de prestations est une clé pour réussir à satisfaire la demande inédite du marché.
Pour vous accompagner dans ces transitions, AMS Conseil est à votre entière disposition pour échanger sur la manière dont vous souhaitez évoluer pour faire la différence.
Sources :
Xerfi
LCI
Les Echos
La Tribune
France Info