Ce qu’il faut retenir du secteur du vin en France

Publié le 13/04/2021 

Ce qu’il faut retenir du secteur du vin en France

Dans le cadre du lancement de sa Business Unit Vins et Spiritueux, AMS Conseil s’est intéressé au rayonnement actuel du vin en France, afin d’en comprendre les tendances récentes. AMS Conseil vous livre donc dans cet article quelques clés pour mieux appréhender l’état dans lequel se situe actuellement le secteur viticole et vinicole français.

La culture du vin fait sans conteste partie intégrante de l’identité française. C’est en tout cas l’avis de 96% des français, dont la moitié estime « bien s’y connaître en vin ». L’image du français bon vivant, un verre de vin rouge à la main, est profondément ancrée dans les mœurs de la société. Pourtant, avec les évènements récents, ce secteur n’échappe pas à la récession.

Alors, qu’en est-il du rayonnement du vin en France ? État des lieux de ce secteur.

La France reste à tout point de vue un leader incontesté dans le secteur vitivinicole, malgré les différents problèmes rencontrés actuellement.

Un secteur clé pour l’économie française

Quelques chiffres nous permettent de comprendre toute l’étendue de la place que prend le secteur vitivinicole dans l’économie française et mondiale. En effet, rien qu’en 2019, la France a produit 4,2 milliards de litres de vin soit 17 % de la production mondiale. Elle est le 2ème producteur mondial de vin derrière l’Italie en volume. Quant à la répartition des vins produits, il s’agit pour les ¾ de vins tranquilles dont 55 % en rouge, 26 % en blanc et 19 % en rosé. Le dernier quart est composé de 17% de vins à destination des eaux de vie et de 8% de vins effervescents.

La consommation de vins France reste principalement locale : 60 % des vins et des eaux-de-vie produits en France y sont consommés, avec un essor du circuit du e-commerce. Le chiffre d’affaires global a été estimé à 500 millions d’euros en 2019.

Toutefois, dans un contexte de mondialisation croissante, les vins qui traversent les frontières ont été multipliés par 2 en 15 ans, la France est le premier pays exportateur de vin et d’eau-de-vie de vin en valeur. Nous relevons pour 2019, 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’export loin devant l’Italie. Les exportations de vin et d’eau-de-vie de vin représentent 2 milliards de bouteilles exportées dans plus de 200 pays.

Les vins et spiritueux français sont les 2nd contributeurs à la balance commerciale, derrière l’aéronautique et devant les cosmétiques avec 12,7 milliards d’euros.

La viticulture joue également un rôle clé pour la 1ère activité française qu’est le tourisme : 10 000 caves touristiques fréquentées par plus de 10 millions de visiteurs par an. 39 % des œnotouristes sont étrangers. 36 destinations sont labellisées « Vignobles & Découvertes » et permettent de proposer des séjours complets autour de la vigne et du vin.

La France : un consommateur majeur de vin

En termes de consommation, la France est le 2ème pays consommateur de vin au monde derrière les États-Unis et devant l’Italie. Plus de 3,5 milliards de bouteilles y ont été consommées en 2019. Pourtant, cette consommation française, en baisse depuis 30 ans, est passée de 100 litres par habitant et par an en 1975 à 40 litres aujourd’hui.

Par ailleurs, selon l’étude de FranceAgriMer, d’autres changements sont également visibles dans la manière de consommer le vin en France. En effet, on remarque notamment une consommation plus régulière hors du cadre traditionnel du repas. Les Français consommeraient de plus en plus en dehors des repas, avec une fréquence hebdomadaire ou mensuelle ; cette consommation hors repas étant davantage le fait des femmes. En effet, entre 2010 et 2015, on peut observer un regain d’intérêt pour le vin : son goût, les accords mets et vins… Le vin s’affirme davantage comme une boisson culturelle renvoyant à une imagerie et une histoire forte, que l’on consomme de façon occasionnelle et en dehors des repas traditionnels, notamment lors des apéritifs dinatoires.

Du côté des chiffres, on peut notamment relever que 37% des Français consomment du vin au moins une fois par semaine et que l’on retrouve 2 fois plus de consommateurs réguliers de vin chez les hommes. À savoir que seulement 1% des 15-24 ans boivent du vin de manière journalière contre 38% pour les plus de 65 ans.

Malgré une baisse significative de ces chiffres ces dernières années, les Français ne sont pas prêts d’arrêter de consommer du vin, au plus grand bonheur des producteurs !

Le vin connait une baisse de consommation générale

La consommation de vin diminue cependant au fil des ans. En effet, les variations des ventes de vins tranquilles étaient de -3,8% en 2019 contrairement à l’année 2016 qui représentait 0,3%.

De manière générale, la part de ménages achetant du vin plat ou effervescent est en baisse. Cette tendance s’explique notamment car le marché du vin a été pénalisé par la diminution générale de la consommation d’alcool en France et par une certaine préférence des Français pour d’autres boissons telles que la bière ou les spiritueux au détriment du vin. Pour ces raisons, les ventes de vin ont reculé de -1% en valeur.

Il faut également ajouter à cela le fait que les habitudes des consommateurs ont changées. En effet, par souci écologique, les consommateurs se tournent plutôt vers des vins biologiques ou de meilleure qualité. Mais cette dernière tendance favorise les cavistes qui ne cessent de se tourner vers la vente de vins labélisés, ce qui correspond mieux à la demande

actuelle. Seuls les cavistes ont donc vu leurs ventes augmenter, contrairement aux grandes surfaces.

La situation de l’export

L’exportation de vin comme celle de toute autre marchandise française a connu des variations importantes en 2020 au vu de la situation géopolitique. Le secteur a connu un recul de 11% en valeur de ses ventes à l’international. En volume, les ventes de vins français à l’étranger ont également baissé, de près de 5%.

L’annonce du Brexit a d’abord été un facteur majeur. Effectivement, en 2019, le Royaume Uni a constitué des stocks afin de préparer sa sortie de l’UE et de se prémunir d’un “no deal”. En 2020, les ventes de vin ont donc largement diminué en perdant près de 7 points des importations britanniques en valeur de 2000 à 2014.

De plus, au début de l’année 2019, des manifestions violentes ont éclatées à Hong-Kong ce qui a paralysé la consommation de vin sur ce territoire, alors que le vin français y est consommé de manière importante.

Le troisième évènement marquant a été l’accentuation des taxes américaines par l’ancien Président des États-Unis, Donald TRUMP à cause de différends commerciaux importants entre Airbus et Boeing. Cet évènement a bloqué les importations de vin Français aux États-Unis ; un coup très dur pour les viticulteurs Français qui exportent beaucoup dans ce pays. Cependant, l’actuel Président des États-Unis, Joe BIDEN, a décidé de suspendre ces taxes pour quatre mois à partir de début mars 2021.

La crise de la Covid

Enfin, à cause de la crise de la Covid-19 ainsi que du premier confinement, les ventes de vin ont chuté de minimum 40% en France, ce qui a marqué une diminution brutale de la consommation. Cela n’a fait qu’empirer la situation, alors que les achats annuels de boissons alcoolisées sont en diminution globale depuis 2010.

La crise a donc participé à une diminution des ventes de vin mais elle a aussi changé les habitudes des consommateurs. En effet, à cause de l’annulation des foires au vin en grande surface et de l’arrêt de l’activité des restaurants, bars et cafés, les consommateurs ont maintenant plus tendance à commander sur Internet.

Cependant, on remarque aussi que certains cavistes ont vu leur chiffre d’affaires augmenter grâce à la crise. Finalement, plus qu’une diminution de la vente de vins, on constate surtout un changement dans les habitudes de consommation des Français, qui ont simplement tendance à se tourner vers des cavistes plutôt que vers des grandes surfaces.

Enfin, le secteur vitivinicole n’est malheureusement pas épargné par les évènements récents. La consommation et l’exportation de vin ne cessent de reculer. Mais, en regardant de plus près, on s’aperçoit qu’il s’agit plutôt d’une prise de conscience des amateurs de vin, liée à la crise actuelle, qui modifie leur manière de le consommer.

En tout cas, une chose est sûre, le vin continue et continuera de rayonner en France.

Pour tout renseignement ou question, n’hésitez pas à contactez la responsable Business Unit Vins et Spiritueux, Julie Chenevier, à l’adresse suivante : julie.chenevier@kedgebs.com

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