Le grand défi du management à l’ère du COVID

Publié le 18/03/2021 

La crise a transformé notre rapport au travail car le télétravail est devenu rapidement une situation normale, les pauses café se font désormais à deux mètres de distance et les discussions, masquées. 93% des directeurs des ressources humaines estiment dès lors devoir faire face à un besoin de remodelage des pratiques managériales.

Ces changements ont grandement participé à l’évolution du sentiment d’appartenance à l’entreprise. En effet, selon un sondage d’Opinionway, plus de 49% des salariés ont revendiqué le fait de rester dans leur entreprise faute de trouver mieux depuis le début de la pandémie. La fidélité des salariés s’est vue fragilisée et un nouveau style de management est à mettre en place, pour faire perdurer le sentiment d’appartenance à l’entreprise.

L’enjeu principal aujourd’hui est de comprendre la réaction de chaque acteur pour repenser le management de la meilleure manière possible.

I/ Des entreprises qui ont globalement bien réagi

Le contexte auquel les entreprises font face aujourd’hui représente un enjeu de taille car il remet en question la capacité de chacune à piloter sa structure en temps de crise.

La réponse managériale qu’apporte une entreprise à ses salariés en temps difficile est déterminante pour le maintien de la fidélité tant recherchée. Les sociétés et leurs supérieurs hiérarchiques ont dû faire preuve de résilience et de réactivité à partir des annonces gouvernementales. Les outils digitaux ont facilité le télétravail, accompagné les collaborateurs jusqu’au retour en présentiel, et des licenciements ont été de rigueur pour les établissements les plus affectés par la crise.

Le point clé de cette période est d’inscrire ses actions dans un climat de confiance et de cohésion afin que celles-ci se répercutent positivement sur la structure. Les Français ont globalement évalué que leurs entreprises ont bien géré cette information avec seulement 23% des français, selon France Bleu, d’insatisfaits. De plus, 68% des Français s’accordent à dire que leurs sociétés ont été à la hauteur de la gestion de la crise. Globalement, le management d’équipe a donc été un succès, caractérisé par un bon leadership de la part des cadres et managers, ainsi qu’un pilotage agile des entreprises

II/ Des réactions ambivalentes du côté des salariés

Cette demande de réponse adaptée provient aussi largement du fait que les salariés ont vu leur style de vie complètement changer en passant au télétravail. La charge de travail ainsi que les objectifs de productivité se sont largement accrus, du moins lors du premier confinement. Le télétravail, le changement de type de pression et l’incertitude du contexte ont conduit à deux types de réactions concernant l’investissement personnel de chaque collaborateur.

D’un côté, certains se sont vus plus motivés et donc plus rattachés à l’entreprise, ce qui a permis d’augmenter de manière significative leur fidélité. Les volontés des managers d’atteindre les objectifs ambitieux fixés par la direction générale se sont alors répercutés positivement sur ces salariés. D’un autre côté, certains se sont vu perdre toute motivation, distraits par un nouvel environnement ou par la crise elle-même. Cette baisse de motivation a atteint 25% des salariés selon une étude d’Opinionway, et s’est couplée au fait que 60% des salariés appréhendaient un retour au travail après le confinement, ce qui a conduit à un taux d’absentéisme très important avec une hausse de 98% d’arrêts maladie en avril 2020 par rapport à avril 2019.

Ces deux réactions ont aussi émergé à cause de l’incertitude planant sur les activités. Certains collaborateurs ont par exemple considérablement augmenté leur quantité de travail afin de montrer leur engagement et ainsi prétendre à une certaine protection de leur poste en cas de réduction des effectifs. En effet, en avril 2020, 23% des salariés Français craignaient de perdre leur emploi. Ainsi, le manager doit être conscient qu’une nouvelle posture managériale est à adopter, basée sur la confiance des employés envers leur supérieur hiérarchique

III/ Comment fidéliser ses salariés en temps de pandémie ?

Si la confiance est le levier de la fidélisation, elle nécessite certaines actions afin de l’instaurer.

Tout d’abord, les managers doivent fédérer leurs équipes dans un environnement propice au travail avec par exemple un réagencement des locaux, alliant gestes barrière et bien-être au travail. Si les salariés sont toujours en télétravail, les managers peuvent aussi donner des conseils pour créer un espace de travail efficace.

Afin de combattre les inquiétudes et le stress généré par le contexte, il faut notamment ajouter au lieu de travail la promotion d’une bonne cohésion entre collègues.

Concernant leur activité, les salariés doivent saisir et comprendre toute l’importance de leur travail, sa légitimité. En effet, Empreinte Humaine a recensé que 35% des salariés ont compris que leur emploi n’avait pas de sens pour eux. Un nouveau terme est désormais apparu ses dernières années pour qualifier ce phénomène : le brown-out, initié par le chercheur Arnaud Lacan. Il explique que « Les personnes en brown-out travaillent alors sans réellement se préoccuper de la qualité de ce qu’elles produisent et démissionnent mentalement de leur poste.». Pour contrer cela, les managers peuvent adopter une position d’écoute plus empathique afin de créer un lien professionnel fort, qui contribuera à vaincre l’inquiétude générée par le contexte. Le manager devra opter pour un suivi régulier et des actions concrètes à la suite des entretiens, par exemple un changement dans les objectifs ou une redéfinition de poste.

L’établissement d’un dialogue doit permettre l’élaboration de nouvelles idées. En effet, encourager les salariés à donner leurs idées d’amélioration ou d’objectifs stratégiques permet de renforcer l’esprit d’entreprise et donc de les fidéliser en même temps.

Finalement, une clé de fidélisation déjà bien connue mais plus efficace et simple aujourd’hui à mettre en place : la formation. Que ce soit pour apprendre de nouvelles pratiques de management ou améliorer ses compétences managériales, le fait qu’une entreprise propose des formations à ses salariés offre un développement de leurs capacités et donc permet de les motiver durablement, notamment en montrant les perspectives d’évolutions de carrière au sein de la structure.

 

En complément de toutes ces actions, une enquête de satisfaction interne peut être réalisée afin de mieux comprendre les attentes des salariés. AMS Conseil, la Junior-Entreprise de KEDGE Business School, est à votre disposition pour réaliser une telle mission. N’hésitez pas à prendre contact avec nous pour une étude sur-mesure, adaptée à vos besoins.

 

AMSConseilLe grand défi du management à l’ère du COVID